"I don’t believe it was a coincidence we were assigned to work together. Someone wanted us to find each other. I just don’t know why."



                La magie est quelque chose d’incroyablement mystérieux. Mais on aura beau se dire que l’amour est magique, que les machines qu’on invente sont magiques, que notre univers et nos pensées sont magiques, ce qui est peut-être vraiment de cet ordre, c’est l’espoir. Parce, philosophiquement, la magie c’est l’art d’agir par la pensée. Ainsi, se projeter en avant, imaginer les choses, c’est une magie peu commune qu’on peut nommer espoir. C’est ce qui, je le crois, fait qu’on y accorde tant d’importance. On peut y placer nos peurs et nos envies.
                Dans The Secret Fire, la magie prend toute son importance. Ici, ce n’est pas une magie classique, une sorcellerie stéréotypée et utilisant tous les poncifs du genre. Ici, on touche à l’alchimie, mais aussi à des forces ancestrales dont on ne sait rien d’autre que leur physique (et parfois moins encore).
                Sacha vit en France. Il a 17 ans et se rapproche peu à peu de la date de sa mort. Parce que le jour de ses 18 ans, il périra. Sans qu’il ne puisse rien y faire. Taylor vit en Angleterre. Son quotidien de lycéenne anglaise surdouée lui prend déjà assez de temps, et voilà que son professeur de français veut qu’elle corresponde avec un français de son âge pour l’aider à progresser en anglais. C’est le jour et la nuit, et pourtant, tout les réunit… Pour le meilleur, et surtout pour le pire.
                Carina Rozenfeld et CJ Daugherty sont déjà épatantes parce que leur projet totalement fou conquit dès le départ : une histoire fantastique écrite en anglais par deux auteures d’une nationalité différentes. La curiosité est vite remplacée par l’enthousiasme : loin d’un concept sans épaisseur, le pari réussi : on adhère à l’histoire, aux personnages et à l’écriture sans nul doute maîtrisée.
                Leurs plumes en effet riches et palpitantes, se marient avec succès. Celle de Carina semble parfois plus singulière (peut-être n’est-ce que le fruit d’une culture) : elle est plus lente, parfois, plus poétique, mais aussi plus épaisse. Mais très vite, les deux partis s’égalisent : on ne cherche pas qui a écrit quoi, le rythme s’accélère sans équivoque, et l’histoire ne nous laisse plus de répit. La mécanique des auteures est implacable : d’une cadence et d’un plan narratif exaltants.
                Mais ce qui séduit le plus dans ce roman, ce sont les personnages. Incroyable réussite collaborative, chacun des deux charme à sa façon. Ils sont attachants et fouillés, et ils se croisent, se complètent, s’opposent et se frottent l’un à l’autre d’une façon étincelante. Leur duo est réussi, et s’évite même de plonger dans les stéréotypes du genre : aucune histoire d’amour grandiloquente, juste la simplicité humaine d’une relation qui se noue. Dans l’adversité, mais avec une belle aisance et surtout une profondeur saisissante.
                Et la magie dans tout ça ? Elle est partout. Chez Taylor, et sa nature changeante. On regrettera ce côté qui n’évite pas les clichés, mais on ne regrettera en aucun cas la malédiction, la course contre les temps, et les terribles forces qui parcourent ce roman. Carina Rozenfeld et CJ Daugherty écrivent la magie dans toute sa quintessence : son côté terrifiant, son côté mystérieux, son côté alchimiste (on change les choses en d’autres choses) et son espoir.
                Carina Rozenfeld et CJ Daugherty, avec cette histoire trépidante et ces personnages creusés, réussissent leur pari haut la main. Mais en renouant avec le genre de la magie qui passionne et fait parler des générations entières, elles vont bien plus loin. Entre les lignes, elles renouent avec l’histoire initiatique et nous racontent cet âge encore flou du passage à l’âge adulte, ou on a peur du monde qui nous entoure, où a du mal à nous adapter à celui-ci, où on a l’impression que tout est contre nous, et où l’espoir, cette magie étonnante, nous guide vers l’avant, et ce jamais seul. The Secret Fire est un page-turner aux personnages fouillés et attachants, qui redonne habilement au genre fantastique un nouveau souffle. Ici, la magie, qui nous mène à l’espoir, y est remuant, ancestrale, et juste.



La chronique de Matt de Teen Librarian >>>, mon binôme blogueur pour le Blog Tour The Secret Fire, dont je vous parle ici >>>


◄►◄►◄ Présentation du livre ►◄►◄► 

Taylor Montclair is a regular girl from the quiet backwater of Woodbury, England. Sacha Winters is a darkly mysterious boy from the City of Lights – Paris, France. While Taylor's focussed on her dream of attending Oxford University, school couldn't be further from Sacha's mind . . .
Sacha knows exactly when he's going to die. Because he's done it before.
On the appointed day, Sacha's time will run out. And his death will fulfil an ancient destiny that could unleash chaos and catastrophe.
Taylor is the only person who can save him. Neither of them knows that yet. Because they haven't even met.
Hundreds of miles and a body of water separate them. Deadly forces will stop at nothing to keep them apart. They have eight weeks to find each other and unravel an ancient web of mystery and danger.
The clock starts NOW.
 
Par CJ Daugherty et Carina Rozenfeld
Aux éditions Atom Books (UK)
432 pages
9€01

À paraître en France le 12 novembre
Taylor Montclair est une fille normale habitant Woodbury, petite bourgade. Sacha Winters vit à Paris. Il ne s'intéresse pas aux études, il sait qu'il va mourir le jour de ses 18 ans, dans huit semaines .La mort de Sacha verra une antique prophétie se réaliser entraînant un chaos aux conséquences tragiques pour l'humanité. Taylor est la seule personne qui puisse le sauver.

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