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"Ce n'est pas ce que le monde nous donne qui compte, mais ce que nous, nous lui donnons."

« J'ai senti des frissons me parcourir la colonne vertébrale, parce que toute phrase qui commence par "je t'aime, mais..." ne peut pas bien se finir. »
Cette phrase résume plutôt bien ce recueil de nouvelles : fleur bleue et addictif, parfois émouvant mais souvent stéréotypé, et tire-émotions. Trois auteurs croisent trois histoires d’amour dans une tempête de neige, avec émotion et humour. Ça donne un recueil assez séduisant, qu’on lit au coin du feu à Noël, mais qui fait effet boule de neige : c’est joli, mais c’est un peu fouillis, et surtout pas toujours original.
Le décor est planté par Maureen Johnson et son train qui se dérègle, avec une héroïne assez drôle, mais qui émeut aussi. Il se termine par Lauren Myracle, la cadette du groupe, avec son héroïne catastrophe, et un peu trop émotive. Entre les deux, un John Green toujours aussi fort : c’est avec justesse et magie (parfois un peu trop), qu’il relève le recueil, et lui donne un peu de profondeur. Le trio fonctionne bien : chacun y apporte son trait de personnalité : Maureen Johsnon est toujours déjantée, John Green toujours juste et respectueux, tandis que Lauren Myracle apporte l’étincelle sensitive. 
 Le recueil part d’une idée enjouée, et pleine de peps. Et on ressent cette énergie au long des nouvelles : ça vibre, frétille, éclate. Maureen Johnson a un humour acide, saisissant, tandis que John Green joue sur des personnages un peu spéciaux et à l’humour élégant. Enfin, Lauren Myracle ajoute une vibration sucrée et sensible au livre.
Malgré tout cela, le livre part souvent dans l’excès. Un peu trop d’émotion, de cul-cul et d’amour. L’excentricité séduit, l’émotion à tire larigot ennuie. Même John Green glisse dangereusement vers la magie de Noël qui enduit les mots d’un vernis trop facile. Pour tous, c’est parfois touchant, parfois intelligent même, avec un peu de ton acerbe, mais c’est souvent trop.
Plus que ça, on tombe, avec Maureen Johnson, et surtout avec Lauren Myracle, dans les stéréotypes tant des émotions, que des relations. Et jusque dans les phrases qui s’enfilent avec une certaine facilité. Et c’est dommage : les personnages perdent de leur intensité, les mots de leur justesse et l’intrigue de sa saveur.
Finalement, on se retrouve un peu plus dans la nouvelle de John Green, qui ne vend pas une histoire d’amour pleine de poncifs. Au contraire, il offre une simplicité dont il est le maître, alliée à cette mise en valeur tendre et talentueuse des émotions adolescentes. Il sait faire de nos questions ce genre de questionnements à la fois existentiels et simples.
Flocons d’amour est donc un recueil agréable, tendre, émouvant parfois, et souvent drôle. Mais il plonge parfois trop dans une vaine facilité, dans des clichés trop importants ou une écriture convenue. On aurait aimé qu’ils nous montrent une image de Noël un peu moins conforme, malgré notre attachement aux clichés de cette fête. On aurait peut-être aimé qu’ils aillent un peu plus loin dans les sentiments, et les relations des personnages, en travaillant sur leur justesse et leur véracité. John Green le fait un peu, en dérapant néanmoins sur un terrain glissant. Il apporte son intelligence au texte. On ne ressort alors pas changés de ce recueil, mais on aura au moins passé un bon moment : ça a le mérite, amplement suffisant, d’apporter joie, et tendresse.


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Par John Green, Maureen Johnson et Lauren Myracle
Aux éditions Hachette
352 pages
13,90 €

Quelques liens
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