"Par une manipulation diabolique, Verte se trouvait dans l’œil du cyclone. Et ça, c’était insupportable."


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Mais… mais qu’est-ce qui se passe, en ce moment ? Pome est d’une humeur terrible, Verte va s’enfermer dans sa chambre. On les connaît pourtant, cela ne leur ressemble pas du tout. Une crise d’adolescence ? Ce serait trop facile. La fatigue ? Certainement pas.
Lorsque Pome revient des cours avec un bleu au visage, le doute n’est plus permis : quelque chose ne va pas. Depuis l’arrivée d’une nouvelle au collège, tout semble détraqué.
Une nouvelle… quelle nouvelle ? Verte et Pome ne veulent absolument pas en parler. Dès que l’on prononce son nom, une scolopendre surgit !
Et que fait la police dans ces cas-là ?
Et que font les sorcières ?
Par Marie Desplechin
Aux éditions L'école des loisirs
8,70 €
205 pages
               
 ◄►◄►◄ Chronique ►◄►◄►

                L’enfance est là, entre les mots. On retrouve Verte, Pomme, Ursule, Anastabotte, Clorinda, Ray, Gérard, Soufi, Euphrodine, et les nouveaux. Et c’est un peu comme replonger quelques années en arrière. Dès les premières pages il y a cette sensation impérissable, ce sentiment universel. C’est incroyable, que de se retrouver aussi ému et émerveillé qu’à même pas 10 ans ou 11 ou je ne sais quel âge. Avec ses mots fêtards ou doux, et son histoire un peu folle, Marie Desplechin renoue juste avec l’envie de raconter son héroïne éternelle, et nous plonge dans un conte de vie, entre l’enfance, l’adolescence, et un peu de cruauté à l’état de sorcellerie.


                Mauve raconte une nouvelle aventure de nos sorcières préférées, quand elles reviennent de l’école un peu engluées d’idées noires, un peu tristes et ailleurs… quelque chose ne va pas, mais quoi ? C’est là que tout débute. Sous le point de vue de Ray, qui laisse bientôt sa place à d’autres, on retrouve ces personnages attachants, hauts en réalisme. C’est ça qui en fait aussi un roman incontournable dans la littérature jeunesse : on ne suit pas seulement les personnages, on les fouille, on les pousse à bout, on les explore dans leurs déviances, et leur équilibre, certes fragile, mais aussi d’une force bouleversante. Cette alternance des points de vue y est pour beaucoup, les narrations se superposent, se prolongent et s’attachent jusqu’au point culminant où tout va un peu plus vite, forcément.


                Finalement, Marie Desplechin bouleverse les codes du roman de sorcellerie (l’ennemi est différent, ces sorcières sont un peu plus normales et c’est ça qui en fait aussi des personnages déjantés) tout en les prolongeant. Il y a bien une seconde dimension, explorée jusqu’au bout dans ses recoins les plus sombres comme les plus touchants, des ingrédients étranges qui parcourent tout le livre, des caves, des araignées, des sorts (en bonbons), des balais (pour le ménage), des gifles (ha non ça ce n’est pas sorcier...).


                En fait, elle détruit les mythes des sorciers pour  en faire des personnages simples, à part entière, certes, mais comme tout le monde : « Ceux qui pensent que les sorciers sont des super-héros n’y connaissent rien. Les sorciers sont juste des sorciers. Ils sont capable de voir des homoncules mais ils ne peuvent rien contre la méchanceté. » Ainsi, elle rend ici un conte de vie, ou elle parle d’un sujet grave - le harcèlement à l’école - mais sous la métaphore du mal, de la méchanceté, que rien ne peut battre, si ce n’est un peu de bravoure, de mots, et d’alliés. Elle livre un récit touchant où la sorcellerie, comme le reste, ne peut rien contre un vrai mal pur et enraciné, contre lequel il faut lutter tant bien que mal, tant qu’on n’est jamais seul. 


                Vous l’aurez compris, la recette n’est pas sorcière. Il faut du punch, des personnages aux relations tordues mais émouvantes, un style fluide et mouvementé (avec des araignées dans les coins des pages, des mots bizarres pour compliquer et un peu d’émotion tournée avec soin), un méchant dont la force est l’union, un sujet grave et une métaphore, un peu de féminisme même, et de la sorcellerie… beaucoup de sorcellerie. Marie Desplechin s’impose alors comme la meilleure sorcière de tous les temps : une sorcière de mots, qui n’écrit vraiment pas normalement. Mais que voulez-vous, il y a des gens à qui la normalité ne va pas. 
               
◄►◄ LES + ►◄►
- Des personnages attachants et profonds
- Un récif réjouissant, et apeurant aussi
- Un univers ensorcelé rêveur et unique
- Une écriture tendre et vive, pétillante et attendrissante
- Une histoire incroyable ♥

◄►◄ EN BREF ►◄►
Marie Desplechin s’impose alors comme la meilleure sorcière de tous les temps : une sorcière de mots !

Quelques citations...

« Par une manipulation diabolique, Verte se trouvait dans l’œil du cyclone. Et ça, c’était insupportable. » p53

« Il y a des gens à qui la normalité ne va pas. » p58

« Il arrive qu’on voie la matière du monde les yeux fermés bien mieux qu’on ne la verrait les yeux ouverts, quand les formes et les couleurs masquent la vérité des choses. » p78

« Ceux qui pensent que les sorciers sont des super-héros n’y connaissent rien. Les sorciers sont juste des sorciers. Ils sont capable de voir des homoncules mais ils ne peuvent rien contre la méchanceté. » p90

« Ne te trompe pas de peur, ma fille. La mort n’est pas méchante. L’ennemi, c’est le Mal. » P141
 

Belette s'exprime...

"Un livre drôle, sympathique, tendre, plein d'émotions. On a peur, on rigole, on s'attache aux personnages et ça fait vraiment du bien ♥ Un coup de cœur !"





Autre chose ? 
Une interview de l'auteure par L'école des loisirs !




Et les autres ?
D'autres avis !
  • Délivrer des livres >>> "Un troisième tome à la hauteur de cette série ensorcelante, avec plus de noirceurs pourtant… nos petites sorcières évoluent !"
  • L'Express >>> "Le livre comme vecteur de « l’agir ensemble », c’est ça la magie Desplechin !"
  • Librairie Sandales >>> "Un excellent roman qui nous entraine dans une quête essentielle, celle de la conquête de la liberté et de la tolérance."

Commentaires

  1. J'avais adorer verte quand j'étais petite alors je comprends parfaitement que tu aimes autant !
    Pauline

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  2. Oh la la, je ne savais même pas que ce troisième tome était sorti ! Il faut absolument que je le lise!!!

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  3. Marie Desplechin a un pouvoir incroyable! J'avais bien sûr lu Le journal d'Aurore, Satin Grenadine, Séraphine, Verte, Pome, mais j'avais oublié que Mauve était sorti, il faut vite que je le lise ^^

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    1. Oh c'est une jolie description, en effet : un pouvoir incroyable ! ♥

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  4. J'avais lu Verte en... CM2 x') Et puis, je n'ai pas eu l'occasion de lire la suite... Mais je pense l'acheter, car j'avais adoré ce petit roman♥ *-*
    Très belle critique =)

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    1. Haaa il faut lire la suite c'est intemporel !!
      Merci !! ♥

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