"Et si grandir c'était essayer de rendre sa vie meilleure, jour après jour ?"


◄►◄►◄ Présentation du livre ►◄►◄►

« J’ai deux mamans et un papa qui ne veut pas grandir. » Ainsi commence l’histoire de Victor, qui vient d’arriver dans la villégiature familiale du Cap-Martin. Cet été caniculaire s’annonce sous le signe de l’étrange avec une invasion de lucioles, des pluies sèches et des orages aussi soudains que violents. Du haut de ses neuf ans, Victor a quelques certitudes. C’est parce que François n’ouvre pas son courrier qui s’amoncelle dans un placard que ses parents ne vivent plus ensemble. C’est parce que Claire et Pilar adorent regarder des mélos tout en mangeant du pop-corn qu’elles sont heureuses ensemble. Et c’est parce que les adultes n’aiment pas descendre les poubelles au local peint en vert qu’il a rencontré son meilleur ami Gaspard. Pourtant, de nombreuses questions restent sans réponse. Pourquoi François refuse-t-il de grandir ? Pourquoi Alicia, son aînée, fugue-t-elle sans arrêt ? Qui était Félicité, la sœur de son père dont on ne parle jamais ? Sur l’étroit chemin des douaniers qui surplombe la côte et relie Cap-Martin à Monaco, Victor rencontrera deux jumeaux, Tom et Nathan, qui lui ouvriront les portes d’un monde imaginaire et feront émerger des secrets de famille trop longtemps ensevelis.


Par Gilles Paris
Aux éditions Héloïse d'Hormesson
220 pages
17,00 €

◄►◄►◄ Mon avis ►◄►◄►

Il y a des mots invincibles, qui vous froissent le cœur. Il y a des mots qui vont entraînent, dès le premier, et qui  vous font danser autant que dansent les lucioles, la nuit, cachées, indistinctes, vivantes. Il y a des mots vivants, qui vont embrouillent, vous illuminent, vous réchauffent, au sein d’un hiver froid, comme de la buée sur une vitre. Ceux-ci en font partie. C’est avec un plaisir infini, une délectation inégale, que j’ai découvert le nouveau roman coup de cœur de Gilles Paris. Il vient ajouter sa marque sur mon cœur émerveillé, comme une belle et étonnante trouvaille qu’on garde en secret, dans une boîte en ferraille. Je vous invite à le découvrir…

                Victor à 9 ans. Il a un papa qui vit seul à Paris, deux mamans très gentilles, et une grande sœur Alicia, 14 ans, qui ne pense qu’aux garçons avec qui elle fugue parfois. Tous les étés, il part en vacances dans une résidence à Roquebrune-Cap-Martin, où il y passe des vacances douces et agréables, faites d’amis et de jeux dans l’eau. Mais cet été là, tout fut différent…

                Ce roman début avec les mots sincères et touchants d’un enfant qui commence son histoire. La plume glisse naturellement sur le papier et les émotions se glissent avec tendresse mais ferveur en nous. Tout de suite, les mots nous prennent, tout de suite ces mots lumineux que je décrivais plus tôt vous happent de tout votre souffle. C’est avec une douceur infinie de l’enfance et un ton sérieux donné dès le début que Gilles Paris, ou Victor, nous offre ce récit.

                En effet, on plonge dans une histoire pleine d’enfances, de sourires enfants, de bulles de rires, de jeux dans la piscine et de sourires ensablés, mais Gilles Paris n’oublie pas ce regard lucide, au milieu de l’insouciance. Au milieu de cette ambiance estivale remplie de contes d’enfance, il n’hésite pas à apporter une face sombre, un regard sur le monde, un regard de l’enfant sur ce qui l’entoure, sur les adultes, sur ses parents… L’enfant aussi réfléchit.

                Et ce livre, c’est tous nos étés d’enfance. Ce livre c’est notre regard d’enfant qui comprend. Ce livre c’est les rires sur la plage, les mamans qui s’embrassent, les vagues qui menacent, la foudre et sa peur, les enfants qui courent, les émois d’enfance, les vérités dures, les histoires de famille, le passé qui ressurgit, ce qu’on ne comprend pas… ce livre c’est toute notre enfance.

                Et c’est ce que j’ai ressenti… l’impression de redevenir enfant. Je me suis identifié avec douceur et joie à ce personnage attachant, qui est sensible et touchant, et en même temps vif, et plein de gaieté… Victor. Victor et son copain, Victor et son amoureuse, Victor et ses mamans, Victor et son papa, Victor et sa sœur… il y a tellement de liens qui sont décrits par ce petit garçon si minutieux, et qui lâche les mots directement sous nos yeux. Qui les enveloppent, les range bien confortablement avant qu’il ne nous les offre comme on reçoit un sourire d’enfant. C’est avec douceur et gentillesse qu’il écrit, mais aussi avec certitude, volonté et sérieux. Comme une responsabilité plutôt grande qu’il prendrait plus qu’au sérieux.

                Et ces jumeaux… ils sont si forts, si spéciaux, si… Indescriptibles. Il nous apparaisse, ils sont mystérieux, et presque dérangeants. Puis on commence à s’y attacher, quand enfin on comprend. Et quelle émotion j’ai ressenti tout le long de ce livre avec ce couple étrange, symbolique et plein de puissance. Ce couple si singulier. Et où je me suis en plus reconnu avec tellement de bonheur… ce sont la symbolique universelle d’une poussée d’aile vers l’avant, du passé qui nous rattrape, de nos erreurs qui retombent. C’est doux, puissant.

                Alors que dire de plus si ce n’est merci ? Merci pour ce que tu sais déjà. Merci pour ces mots livrés avec bonheur, merci pour ces mots d’une amertume si sucrée… d’une émotion d’éther, si forte et si satinée. Merci pour ces personnages qui nous font grandir comme ils nous font redevenir enfants, en un clin d’œil. Merci pour ces voyages. Merci pour ces questions. Merci pour ces réponses. Merci de ne pas avoir tout dit. Merci. Merci.

                Un livre qu’on ne peut pas louper, parce que l’enfance est un oiseau, mais qu’un oiseau ne part jamais pour toujours.

◄►◄►◄ LES + ? ►◄►◄►
- Une histoire pleine de rebondissements, de suspens et de surprises
- Un apprentissage doux et sincère
- Des personnages fouillés, attachants, uniques
- Une écriture exceptionnelle, avec des mots qui frappent
- Emotion, mot par mot

◄►◄►◄ EN BREF ►◄►◄►

Un roman d'apprentissage unique, écrit d'une main de maître, avec l'enfance et ses mots qui nous fouillent le coeur jusqu'à en trouver ce qui y est bon.



"Un petit bonhomme extraordinaire comme toi devrait découvrir sans souci la vraie magie des lucioles." - p168

"Tout ce qui s'en va, s'en va à la mer." - p173


Belette s'exprime...

"J'ai adoré ce beau livre, parce qu'en plus Tom était un personnage ! C'est tout joli, tout plein de poésie, de beauté, et de petits détails qui rappellent ma vie d'enfant belette ! Magnifique !"



Commentaires

  1. Haaaa ça gère quand même. Entrer dans le roman au sens littéral du terme.
    Stylé quoi.
    Sinon, ce livre donne vraiment envie de façon plus générale :D

    RépondreSupprimer
  2. C'est extraordinaire d'être le personnage d'un roman... Une porte de plus, une ligne plus floue entre le réel et l'imaginaire...

    RépondreSupprimer
  3. Sublime chronique, ce livre file direct dans ma WISH =)

    Mercii

    RépondreSupprimer
  4. Comment ça,tu es un personnage du livre?? Gilles Paris te connaît et a fait de toi un personnage ou tu t'identifie à un personnage par ce qu'il te ressemble??

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

J'aime les commentaires : ça me donne de l'audace !
N'hésite pas à poster ton avis, une idée, une blague, une remarque. Tout ce que tu veux, tant que c'est bienveillant !

Les articles les plus lus ce mois-ci