"On ne dira jamais assez les liens qui unissent un livre aux autres livres. On oublie souvent les liens qui unissent un homme aux autres hommes"
>>> Présentation du livre
Les Trois Vallées ne sont plus la région paisible où ont grandi les jumeaux. Le château a été incendié, les routes ne sont plus sûres et le petit village isolé de Salicande est attaqué par des bandits portant des armes surgies des Temps d’Avant. Revenue de l’île dans ce monde changé et qui lui est inconnu, Claris chemine seule vers le Nomadstère pour y accomplir ce qu’elle pense être son destin : devenir Nomade de l’écriture. De son côté, Jad poursuit ses explorations dans les limbes, guidé par Gabriel, et les limbes s’avèrent être un univers lui aussi soumis aux surprises et aux changements. A Salicande, se réunissent tous autres personnages : Ugh, de retour des limbes se retrouve héros malgré lui ; Blaise, qui arrive en compagnie de l’énigmatique Peuple des Arbres ; Maya, qui est là avec Ellel et Blanc-Faucon. Ensemble, ils vont s’attacher à comprendre les nombreuses énigmes qui sillonnent l’univers des Eveilleurs.
Par Pauline Alphen
Aux éditions Hachette
>>> Mon avis
Et me voilà à nouveau hors de l’univers passionnant des Éveilleurs. Encore une fois je me retrouve perdu et dois me replonger dans un autre monde, pourtant Salicande va me manquer jusqu’au tome 4. Oui c’est un coup de cœur évidemment, mais je dois maintenant essayer d’écrire sur ce livre, et essayer de vous dire ce que j’en ai pensé… c’est difficile car c’est un des livres que j’aime plus que tout, et il faut trouver des mots à mettre sur ceux de Pauline, qui, même pour un simple petit mot, devient chez elle magique !
Ce tome 3 est le tome des séparations, des retrouvailles, et des temps qui changent. Les jumeaux séparés, Ugh de retour, les retrouvailles, la vallée de Salicande qui s’ouvre… les personnages se voient changer et doivent s’adapter après la terrible catastrophe qui s’est déroulée. Claris, elle, part en quête du Nomadstère… mais aussi en quête d’elle-même, tandis que Jad, continue d’arpenter les routes des limbes… enfin, s’il y en a…
Cette série, est une de mes préférées, et par plusieurs points qu’on retrouve encore dans ce livre. D’abord, l’histoire suit un cours très vivant et moins habituel dans les livres : il n’y a pas de vrai « grand méchant » et malgré le côté fantastique c’est vraiment une histoire très humaine. L’autre jour un ami m’a demandé s’il y avait une idée d’abordée dans le livre… j’ai répondu qu’il n’y en avait pas qu’une. L'idée du voyage, l'idée de la famille, l'idée de la vie qui continue malgré les morts, l'idée de la magie qui est en chacun de nous, l'idée de la nature avec laquelle on devrait vivre et non contre elle, l'idée de la joie de vivre... Et après la lecture de ce troisième tome je me dis que finalement, parfois, il vaut mieux se poser les questions, que de trouver les réponses.
Pauline Alphen a vraiment une écriture fascinante. Et des fois, en lisant, je me disais que j’aimerais tellement écrire un tel livre et avoir une perception du monde si développée. Parce que dans ce livre on a dans la narration mais encore plus dans les dialogues des débats et des réflexions sur différents sujets, parfois même d’actualité… la politique, la démocratie, la guerre, la médecine, et surtout la nature et la magie… On parle aussi de l’écriture, des guerriers, de l’éducation, de la découverte de soi, du voyage.
Pour moi, Pauline Alphen a écrit un « vrai livre ». Je veux dire un livre vraiment profond et plein de sens et de réflexions, là ou on se retrouve, là ou l’humanité est retournée et frappée de plusieurs côtés. L’auteur semble comprendre ce qui va faire de son histoire un livre non dépourvu de sens. Et après, finalement, l’histoire vit seule. Je me disais aussi parfois que Pauline ne pouvait pas avoir écrit ça, ce n’était pas méchant, mais j’avais l’impression de voir quelqu’un d’autre. C’était grisant finalement !
Ce troisième tome marque une ère de changement. Les personnages se séparent, ils évoluent, changent, leurs relations aussi. Les enfants grandissent. Mais c’est aussi Salicande qui change, se remet de l’incendie, s’ouvre au monde, se développe… on suit une évolution qui pourrait être la même dans le monde actuel, et malgré l’enfermement de la vallée, elle est obligée de commencer à réfléchir aux problèmes de défense, et de politique… et c’est fascinant.
C’est aussi dans ce tome que la trame de l’histoire, presque le but finalement, se dessine. Autour des Temps d’Avants qui émergent avec moult secrets, mystères, et encore plus de questions. Ici se dessine alors des idées autour de l’oubli impossible du passé, qu’il sera toujours présent. L’humanité est-elle vouée à une histoire sans fin et toujours répétée ?
Les personnages de l’histoire sont tout simplement tous passionnants. On perd un peu Jad de vue sans que ça nous gène, et en ressentant en même temps avec manque et patience son absence. Claris est encore plus présente et occupe une place importante de ce livre, car elle se cherche, se découvre, s’apprend… Mais elle reste la même, même en étant changée par l’île. « -Difficile de ne pas faire attention à toi lorsque tu entres quelque part, lorsque tu parles, en as-tu conscience ? » Claris est un personnage profond, changeant, qui ne tient pas en place, mais en tout cas qui semble si réel. Et comme dans ma première critique, je ne peux que dire que chacun a une essence. Claris nous donne envie de bouger, Jad de méditer, Blaise de comprendre, Ugh d’être plein d’assurance, Chandra de prendre la vie comme elle vient, Maya d’écrire, Merlin d’être innocent, Ellel de voyager, Deli de cuisiner, Flèche de se battre, L’Engrillagée d’être simple… chacun a quelque chose de propre et chacun est abordé comme il se le doit, même négatif. Comme un réel être humain. Ou en tout cas c’est ce que je ressentais…
Alors oui ce troisième tome est une nouvelle fois un coup de cœur ! Une critique plutôt réussie finalement car j’ai dit tout ce que j’avais à dire ! Après certaines choses que j’ai sur le cœur ne peuvent être transcrites en vrai… juste lisez cette série qui en vaut vraiment la peine ! J’en ressors charmé, en totale alchimie avec le livre ! Un voyage fabuleux ♥
Si Claris n'apprenait pas à composer, à nuancer, à patienter, elle continuerait à se cogner au monde en prenant des coups.
- Alors on court toujours des risques, même avec les personnes qui nous sont le plus proches.
- Non, pas elles, pas celles à qui tu penses. Avec celles-là, le plus gros risque est de les perdre.
- Non, pas elles, pas celles à qui tu penses. Avec celles-là, le plus gros risque est de les perdre.
- Le problème avec les sentiments, c'est l'équilibre. Le problème avec l'équilibre, c'est qu'on ne sait plus si on a encore des sentiments.
- C'est trop compliqué. Je veux dire la vie. C'est si simple quand on est petit...
Elle était seule, elle était libre, d'une liberté qui la désorientait, une liberté triste.
Ensemble, les figures sillonnaient le ciel, elles n'étaient que brillance diaprée, rayonnement. Tous les éléments saluaient leur ballet. Ciel, soleil, vent, arbre...
On ne dira jamais assez les liens qui unissent un livre aux autres livres.
On oublie souvent les liens qui unissent un homme aux autres hommes"
On oublie souvent les liens qui unissent un homme aux autres hommes"
Tant qu'il y aurait quelque chose à apprendre, Blaise n'avait pas l'intention de mourir
L'exubérance de Chandra réjouissant Maya. L'assurance de Maya apaisait la mère de Ugh. Avec Chandra, Maya laissait parler ses doutes et pouvait laisser manifester sa vulnérabilité.Chandra faisait de même et elles en ressortaient toutes les deux plus fortes.
Dans l'air qui était leur élément,
ils se croisèrent,
se reconnurent.
Il vola en cercle autour d'elle, des dessins qui signifiaient :
"toi je t'ai trouvée tu m'as trouvé toi et moi moi et toi nous comme avant au début de tout toi moi tout"
(...)
Le monde était un.
Parfait
ils se croisèrent,
se reconnurent.
Il vola en cercle autour d'elle, des dessins qui signifiaient :
"toi je t'ai trouvée tu m'as trouvé toi et moi moi et toi nous comme avant au début de tout toi moi tout"
(...)
Le monde était un.
Parfait
Être prés de Chandra, c'était être en vie.
Silence de lumière
Lumière du silence
Dans les abysses, l'obscurité,
Sous les prétendues noirceurs
Brille la gemme la plus pure
Espoir
Souvenir
Le fil fragile du futur
Lumière du silence
Dans les abysses, l'obscurité,
Sous les prétendues noirceurs
Brille la gemme la plus pure
Espoir
Souvenir
Le fil fragile du futur
Si Claris avait attendu un peu, si Ugh s'était retourné... Les histoires, la vie, sont truffés de ces détails. De tous petits détails, vraiment, mais qui changent tout...
La mer, l'amer, la mère... Les mots ! Elle s'émerveillait de leur pouvoir, de leur labilité...
Les livres ont une vie propre.
Une vie mystérieuse et farouche
qui échappe au contrôle de l’auteur.
Le livre va vers son lecteur
aussi sûrement que le Soleil est amoureux de la Lune.
Il le cherche, il le reconnaît, il le trouve.
Le Lecteur va vers le livre
aussi fatalement que la Lune soupire après le Soleil.
Il l’espère, s’y reconnaît, il l’avale.
Ils sont voués à se rencontrer.
Ils dépendent l’un de l’autre.
Ils découlent l’un de l’autre.
Cela peut se faire très tôt ou très tard.
Une seule ou d’innombrables fois.
Le livre suit des chemins propres,
les voies secrètes de l’âme et du cœur.
Il a des alliés puissants: les autres livres.
On ne dira jamais assez les liens qui unissent un livre aux autres livres.
On oublie souvent les liens qui unissent un homme aux autres hommes.
Carnets de Sierra, extraits
In Archives apocryphes
de la Guilde des Nomades de l’Écriture
Chut, écoutez-bien !
Les livres se parlent,
les livres murmurent entre eux,
ils se complètent, se fondent, se confondent.
Ils dessinent dans la nuit,
dans les nuages, les rêveries,
Ils puisent dans l’encre,
les appels et les promesses qu’ils susurrent
à l’oreille des écrivains, des poètes, des pêcheurs d’idées.
Chut, écoutez-les !
Les livres savent ce que l’écrivain ne sait pas.
Ils vont où l’écrivain ne va pas.
Ils obéissent au commandement des livres :
« Enrichissez-vous les uns les autres ! »
Carnets de Sierra, extraits
In Archives apocryphes
de la Guilde des Nomades de l’Écriture
Liberté d'écrire
De voyager
D'être.
De voyager
D'être.
L'histoire des Éveilleurs dont j'étais un fil qui devait apprendre à se tisser avec les autres, tous les autres, pour intégrer la trame de l'aventure humaine qui n'est elle même qu'une pelote du tissu de l'univers. Un fil...
Et voici un fan art que j'ai fait... un essai de couverture au tome 4 ♥
Qu'en pensez vous ?
Qu'en pensez vous ?
Une très bonne chronique !
RépondreSupprimerJe suis totalement fan de ta fan-art ! :D super bien fait, une couverture de pro Tom :p
<3<3<3
RépondreSupprimerTa critique est superbe ! Mais elle ne peut faire comprendre la majestuosité des Eveilleurs. Ici, on en entrevoit un bout, mais pour comprendre, il faut livre ce livre aux multiples facettes, qui à chaque fois, nous éveille un peu plus sur le monde qui nous entoure. Pauline est une étoile brillante dans la constellation des grands auteurs !
Il est dans ma LAL et j'ai hâte de le lire! Par contre dans ton avis tu parles du tome 4, alors qu'il s'agit du 3 ;)
RépondreSupprimerTrès bel avis et, comme pour toi, ce tome a de même était un coup de coeur !
RépondreSupprimerPauline Alphen nous fera voyager jusqu'à la fin de la série auprès des personnages. Et on arrive si bien à s'imagine chaque lieu et chaque scène !
J'aime beaucoup ta couverture pour le tome 4 :)
La chronique, les citations, le fan art, tout est magnifique ♥
RépondreSupprimerMagnifique chronique. Il me le faut TOUT DE SUITE!!!!
RépondreSupprimerEt comment tu fais des fan arts aussi "vrais"????
Merci !!!
SupprimerJe ne sais pas ;) Tu sais que c'était tellement vrai qu'un magazine avait publié cette couverture au lieu de celle du tome 4 ? Hahaha.
quelle chronique ! Vraiment tu reprends les points essentiels en ayant les mots justes. J'ai beaucoup aimé ce troisième tome !
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! D'autant plus que cette chronique date... je n'ose même pas la relire !
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