2 ans déjà


 
J’avoue, j’avais complètement oublié. Ca m’était sorti de la tête, ça s’était évaporé. Mais aujourd’hui, ça fait deux ans. Deux ans jour pour jour qu’Il est mort.
Peut être que si vous lisez ça vous comprendrez tout de suite, peut être que non. Mais pour moi c’est un jour important. Je n’y pensais pas, c’est presque honteux pour moi. Presque une humiliation. En fait, j’aimerais que vous lisiez jusqu’à la fin. Je n’ai pas mis d’images, pas de couleurs, juste du noir sur du blanc, même pas de l’encre, juste… des points virtuels assemblés qui forment ce que je veux dire. Ca pourrait former le deuil, l’hommage, mais en aucun cas je ne veux faire passer tout ça avec quelques fioritures superficielles que vous regarderiez sans lire le texte.
Aujourd’hui, deux années sont passées depuis que le grand, le maître des mots, magicien en son genre et goutte de liqueur de framboise, est mort. Pierre Bottero.
Deux longues années ou malgré SES livres, aucun n’a pu convenir à ma soif qu’il a laissé avec son dernier écrit, sa dernière œuvre, inachevée en quelques sortes. C’est pour ça que j’aimerais continuer à le faire vivre. Par mes mots, simples et seulement des lettres, mais pourtant mis bout à bout, ils me donnent parfois l’impression qu’Il est encore là. Encore plus qu’avant, malgré que le temps me manque, je veux continuer à écrire. Pour lui. Je glisse dans mes textes des références à lui, que souvent personne ne remarque. Je m’en fiche, ouvertement ou pas, j’essaye de le faire comprendre à travers ce que je fais et lis, qu’il vit toujours autour de nous. Je ne suis pas le seul à faire ça, comme tous les autres, en commençant par Erik L’Homme que je remercie particulièrement de continuer la série qu’il avait débuté avec lui, et qui est d’une fidélité vraiment… formidable à Pierre Bottero.
En écrivant ça, mon estomac se serre, ma gorge se noue et sens quelque chose me monter aux yeux. Du chagrin, des larmes… Mais aussi de la colère et du respect.
C’en est presque rageant, pou même drôle, de voir comment se termine son tout dernier livre. Quel paradoxe, quelle coïncidence… Ombe n’a-t-elle pas été là pour prévenir ? C’est stupide ce que je dis mais… comment interpréter ça ? Comment voir à travers des mots qu’il a lui-même écrit 3 jours avant sa mort ce qu’il pouvait advenir ! C’est triste.
Je regarde les arbres de la fenêtre du lycée. Je regarde leurs feuilles orangées, aux couleurs de l’automne. Et ça se résume ça après tout, ce qu’il y a autour de nous. Un arbre. Et Lui, il n’était qu’une feuille qui est tombée, sans être retenue, et qui a été ramassée. Comme un rien du tout. Je regarde ses arbres, et ce ciel gris. Triste. Est-ce que quelque part en ce monde, sous un autre forme, ou dans le monde de Gwendalavir, il est en train d’observer des feuilles automnales et un ciel morne et triste. Sait-il qu’aujourd’hui nous le pleurons ? Pas seulement ses textes, mais lui. Après tout il vivait à travers ses textes, c’est ce que nous savions après tout mais pour ceux qui comme moi ont pu le rencontrer, ça en devient plus dur. Car Pierre Bottero était tout simplement un brin de vie qui s’est éteint, mais sa lueur, elle, est encore là, autour de nous…
Alors ne le pleurons pas longtemps. Ayons une pensée pour cette injustice et sans oublier, vivons à travers autre chose, et apprenons de sa mort. C’est ce qu’il aurait voulu.

"La mort est un cadeau que nous offrent ceux qui partent. Un cadeau exigeant, écrasant, mais un cadeau. La possibilité de grandir, de comprendre, de s'ouvrir, d'apprendre."
Ellana l'Envol, édition commentée par l'auteur.

"Si je vis dans un monde aux limites finies, connues, d'autres existent ailleurs, infinis, multiples, complexes, riches, foisonnants, merveilleux. Les auteurs sont les passeurs, leurs livres les portes qu'ils nous proposent de franchir."

Ellana l'Envol, édition commentée par l'auteur.



Commentaires

  1. Très émouvant... Bravo.

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  2. Merci même si j'aurais préféré ne jamais écrire ce texte ! :'(

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  3. Tomber au hasard sur ton texte remue tant de choses...
    J'en ai également écrit un ce jour-là.
    Cela me fait tellement plaisir que des gens parlent encore de lui, ne l'oublient pas !
    Merci pour cet article...
    Je ne rajouterai rien d'autre car je te comprends parfaitement et il n'y aucun mot qui ne pourraient le décrire mieux que le silence.

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